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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 19:44

!!!!! Un concours " futur et abattoirs" est au programme. Vous avez jusqu'au 15 mai 2012 !!!!!

 !!!!! Venez nous rejoindre !!!!! link

ECRITOIRE DES OMBRESliECRITOIRE DES OMBRESnk 

http://i44.servimg.com/u/f44/16/84/47/40/ffiifi12.jpg

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1 janvier 2012 7 01 /01 /janvier /2012 21:45

Pendant l'été 2011, un concours pour être publié dans un fanzine avait été lancé par le site Belisamart ( date limite le 15 octobre ). J'ai donc participé et n'ai pas été retenue ! Normal ! 

Lisez, les nouvelles qui sont parues dans ce numéro 1 et vous comprendrez que le niveau  à atteindre est élevé ! 

Voici les lauréats :

Bienvenue au Ciel d'Ursula DUBOIS

Le Bracelet de Frédéric LIVYNS

Cauchemar  d'Adeline NEETESONNE ( je l'ai lu et aimé )

Le Cap des Alouettes de Pierre DUVAL

L'incantation des Chimères de Blanche SAINT-ROCH

Dernier Voeu de Sylvain BOÏDO

Petits Meurtres entre Mages d'Alexandre CHAMPION

Le rêve des Artistes d'Audrey RAMIRO (lu et adoré )

V Comme de Martine Philippe

Le Clou du Spectacle de ??? Nathy ???

Je vous encourage à lire et admirer le travail des illustrateurs également. 

Ma nouvelle avait pour titre "Singeries" et je la mettrai un de ces jours.

Belisamart : link

 

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 18:20

Je vous recopie la nouvelle de la troisième lauréate : celle de  Marie-José PIQUET

 

J'ai vraiment trouvé l'idée intéressante

 

En cet fin de banquet, les convives, somnolents et euphoriques, étaient affalés sur des lits autour de la table. Les reliefs du repas, la vaisselle, les amphores cassées gisaient un peu partout. La chaleur étouffante, inhabituelle en cette saison, écrasait la vile, assombrie en plein milieu de l'après-midi.

Le jeune couple se faufila hors du triclinium et courut vers les jardins, à l'abri des regards.

"Fais-moi des gouzis", gazouilla la gracile Graziela, grisée. Ils s'allongèrent délicatement sur l'herbe et se mirent à se mirer, s'admirer, se découvrir, s'explorer. Sous les papouilles appuyées du pimpant Pompéien, la poupée un peu pompette papillonnait des paupières, se pâmait et soupirait de plaisir sous les pins parasols. Ils se mêlèrent, s'entremêlèrent, inventèrent mille caresses au point que le dieu kama s'outra. Ils vibrèrent lentement au rythme des premières secousses telluriques, puis plus rapidement, à l'unisson avec la terre. Ils atteignirent l'extase pile-poil au moment de l'éruption. Alors que la belle murmurait à l'oreille de son amant " Luigi ! Oh ! Oui !", la bave épaisse du Vésuve commençait à s'étendre doucement sur leurs corps puis les recouvrit entièrement jusqu'à les laisser empêtrés, empétrifiés, ad mortem aeternam.

Vingt siècles plus tard, le bel Antonio, conducteur d'engin de chantier, affecté aux travaux de l'autoroute Sarno-Napoli, sifflotait aux manettes de sa tractopelle-excavatrice-niveleuse-décapeuse. Mais ce qu'il aperçut au creux de sa pelle lui coupa le sifflet : deux têtes et  des pieds émergeaient du tas de terre. Il descendit de son engin, appela les copains qui l'aidèrent à  dégager délicatement la chose. Apparut alors ce qui semblait être une magnifique sculpture d'un réalisme qui les submergea d'émotion : deux êtres, solidifiés et solidaires, figés dans une étreinte éternelle, terrible beauté ( occis, morts ).

On peut les voir aujourd'hui sur la petite place de Cuccurullo près de Pompéi ,enlacés pour toujours sous les pins parasols.

 

Auteur : Marie-José Piquet, 80, avenue Ledru-Rollin 75012 PARIS

mjopiquaflor@gmail.com


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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 17:54

HEY est le nom d'un collectif "Alternatif" désirant promouvoir des artistes inconnus.

Voici un aperçu d'un sculpteur mis en lumière dans cet ouvrage regroupant de nombreux autres artistes. Il s'agit de la coréenne YU JIN YOUNG : ses poupées sont très expressives, je trouve !

 

ZOOM-Zoom-Hey--.jpg

 

Une expo est en cours à la Halle Saint Pierre, à Paris jusqu'au 4 mars 2012 ... veinards de parisiens !

"Le catalogue explique le travail des soixante-dix artistes exposés. On y reconnait au passge un Crumb ou un Robert Combas. On apprécie surtout d'y découvrir une foule d'inconnus aux audaces souvent percutantes."

Cette revue Hey ! existe depuis le printemps 2010 et en est à son 7 ème numéro : on y trouve des dessinateurs, des peintres, des outsiders de l'art brut, activistes du street art, créateurs de B.D. furieusement décalées, pratiquants de l'"alternatif" sous toutes ses formes.


A DECOUVRIR

 

 

 


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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 17:51

PIANO II ( peut-être le chapitre 1 ) par Françoise Grenier Droesch

 

Juché sur le rebord d'une cheminée, un drôle d'oiseau noir s'attardait à humer la campagne environnante. Il se détachait comme gribouillé à la mine de plomb sur le fond d'un clair de lune. En y regardant de plus près, ses ailes membraneuses, à moitié déchirées, repliées, attestait que cet animal avait parcouru des km et atteint le maximum de ses possibilités. L'esprit qui était à l'oeuvre n'avait rien de commun avec ce mammifère volant. Il vacillait et obligeait l'animal à aller au bout de ses forces, tandis que celui-ci, s'agrippait tant bien que mal à la brique cassée, prête à se détacher.

Les ailes ne pouvaient plus se déployer, le corps était prêt à défaillir et malgré cela, l'esprit du Vampire voulait toujours plus .

 

Il avait voulu retrouver ses "toutes belles" et s'était transformé en vulgaire chauve-souris, il y a de cela, quelques semaines.

 

Sans beaucoup réfléchir, il avait pris l'ultime décision de quitter ses Terres Rouges, alors qu'elles constituaient la limite à ne pas franchir, pour tout Vampire qui se respecte! Il avait pris ce risque, aveuglé par sa toute-puissance, sa volonté de récupérer ses femelles, qui dépériraient, elles aussi d'un éloignement prolongé, loin du château souterrain. Son amour inconditionnel pour sa descendance était plus fort que tout.

Sa destination : la capitale, Paris, car il avait reniflé chaque brin d'herbe, chaque caillou. Chaque souffle de vent lui donnait la même direction et il avait foncé tête baissée en voletant au dessous des nuages. Pourquoi n'avait-il pas demandé à ses Ombres asservies de l'escorter ? Sans doute, parce qu' il pensait pouvoir les appeler à la rescousse, à n'importe quel moment et cela ne l'inquiétait pas outre mesure de voyager seul ... quelques animaux pouvaient l'aider et la nature s'il le voulait, obéirait sans rechigner.

 

Donc, le voilà, avec cette antique apparence, s'arrêtant tous les 20 ou 30 km, pour reprendre son souffle et se repaître du sang de petits animaux endormis. Il ne voulait pas se faire repérer par les paysans , évitait les villages, ne se déplaçait que la nuit, bien sûr ,en pleine campagne ou dans la forêt profonde.

Plus il s'éloignait des Terres Rouges et plus il s'épuisait, sans s'en rendre compte, car sa folie prenait le pas sur ses facultés intelligentes, qu'il avait pourtant supérieures aux nôtres. Il se mettait de plus en plus en danger, les semaines passant, jusqu'à ce qu'il atteigne la banlieue, avançant à découvert ... plus de bois, mais à la place, des autoroutes, des maisons individuelles, des immeubles à perte de vue ... et jusqu'à cet épisode tragique,où, au bord de l'épuisement, n'ayant plus de piste fraîche - celle - ci étant brouillée par la circulation incessante de toutes sortes de véhicules - piégé par sa trop grande exaltation, il se laissa tomber sur une cheminée, perdit l'équilibre, dégringola à l'intérieur d'un ferme abandonnée ( il en existait quand même dans cette banlieue ) par ce conduit noirci et atterrit sur des cendres refroidies depuis longtemps.

 

Il resta inconscient, sonné sur le carrelage grisâtre.


 ******

 

Ce funeste sort dura plusieurs semaines et arrangea Mme Craft, la malheureuse maîtresse, obligée de subir les assauts de pensées négatives administrées par ce foutu Vampire, ainsi que les élèves enlevés et maintenus en état léthargique avancé, par le Comte/ Vampire. M. l'Inspecteur peut remercier aussi la vilaine chauve-souris d'avoir failli à sa tâche, de mener à bon port, son Vampire de passager ! Tous les humains sont revenus à leur condition normale et ont oublié plus ou moins leur séquestration.

 

Nous n'allons pas le plaindre n'est-ce pas, d'être rester inconscient quatre ou cinq semaines ? au contraire ! S'il avait pu y rester encore maintenant, que de catastrophes aurions-nous évitées ?

 

Revenons sur cet épisode qui nous apprendra qu'un Vampire, comme chacun sait ne peut mourir. Le long sommeil prit fin, lorsque les propriétaires de cette ruine vinrent y passer des vacances ... qui étaient ces gens ? La chauve-souris s'en fichait à vrai dire, elle ne les a pas entendu arriver, seulement après plusieurs jours. Elle était k.o., cachée derrière un soufflet de cheminée et aurait pu continuer à végéter, s'il n'y avait pas eu un petit garçon curieux, aimant les animaux, disposé à s'en occuper.

 

" Maman, regarde, là derrière le seau à charbon ".. Il avait lancé cette phrase, comme ça, désarçonné par la surprise de découvrir cette pauvre petite chose noirâtre, inerte, ressemblant à un oiseau. Maman était partie faire les courses et ne rentrerait qu'en fin de soirée. Pierre la prit délicatement au creux de sa main, et remarqua, en l'essuyant avec un chiffon doux, pour lui enlever les cendres, qu'il s'agissait d'une chauve-souris. Toute ratatinée, presque desséchée et d' une espèce qu'il n'avait encore jamais vu, même en photo! Il ne se doutait pas qu'il avait devant lui, un être hybride, moitié animal, moitié vampire, d'une taille supérieure à la normale! Ce dernier n'était plus en mesure de se transmuter en lui-même, il s'était rendu prisonnier de ce corps d'animal ! Il ne pouvait plus commander aux Ombres de venir le secourir . Dans un semi coma, il sentait la présence d'un humain, sans possibilité de bouger une aile. Par contre, il réussit parfaitement à faire le mort, ce qu'il était presque devenu, froid, respirant à peine, commençant une longue hibernation : au mois de juillet, ce n'était pas la saison ! S'il avait pu mordre cette main qui s'offrait et se régaler du peu de sang qu'elle contenait ... sans force, c'était sans espoir, sauf si ce jeune lui prodiguait quelques soins basiques .

"Mince" pensa-t-il, "je vais la laisser dormir et m'en occuperai à la nuit tombée ! Il décida ne pas en parler à ses parents, qui avaient fort à faire en restaurant la maison. De nombreux travaux allaient ponctuer les vacances d'été de cet enfant d'une douzaine d'année, féru de zoologie, qui n'hésitait pas à se documenter sur Internet, lorsque cela était possible. On lui avait offert un Ipod , ce qui lui permettait de se connecter assez souvent, grâce à son forfait Néo 3. Il ne fallait pas dépasser , c'est tout ! Dans la journée , il utilisa son portable et consulta des forums expliquant comment soigner ce mammifère, le seul volant !

"constituer des réserves de vers de farine ...il y en a pour 1 mois avant de pouvoir la nourrir !" Bof, comment se procurer ces fameux vers, il n'y avait aucun moyen d'en acheter aujourd'hui ... les commerces se trouvaient à des km d'ici et il devrait demander à sa mère, et ainsi rompre le secret. " c'est très difficile de soigner cette sorte d'animal, un chiroptère. Il comprit aussi qu'en la gardant trop longtemps, il se mettrait hors la loi. Pierre découvrit un lien du muséum de Bourges qui menaçait :

Attention, il s'agit d'un animal sauvage, légalement protégé, donc, il est interdit d'en détenir en captivité. N'importe quelle chauve-souris, vivante ou morte devait être signalée au centre de sauvegarde le plus proche ou appeler les pompiers. Il se promit de contacter la personne bénévole de sa région Île de France dans les plus brefs délais et forcément, il serait obligé de parler à sa famille de sa trouvaille, ce qui ne le réjouissait pas du tout ! Elle était tout de même très mal en point et le moindre déplacement lui serait fatal, se persuadait-il. Il avait enfin l' occasion d'occuper ses longues journées, en s'instruisant sur les différentes espèces de chauve-souris connues et ses soirées, en guettant un mouvement, qui récompenserait tous ses efforts, entrepris pour réveiller cette bête amorphe.

Le soir même, il l'observa et s'inquiéta de ne pas la voir bouger ... "donc, il lui est arrivé quelque chose de grave et je vais te soigner" lui assura-t-il.

C'est ainsi que chaque nuit, il donna de l'eau sucrée, à l'aide d'une seringue trouvée dans un tiroir de la cuisine, à sa protégée, étendue sur du papier absorbant humidifié, à l'abri dans une boîte en carton,confectionnée par ses soins et placée sous un fauteuil, dans la chambre du haut, en face de la sienne. Il n'oubliait pas de bien refermer le couvercle, à chaque intervention de sa part . Pour le moment, il opérait discrètement, personne ne semblait avoir remarqué son manège. Pendant 4 à 5 jours, aucune amélioration ne se produisit, la bestiole était toujours aussi endormie.

Puis, comme par miracle, un incident attesta de sa meilleure forme. Pierre avait l'habitude, pour la faire boire, de la maintenir couchée sur ses cuisses : elle y planta profondément ses crocs. Il ne put réprimer un hurlement qui réveilla ses parents, ou n'étaient-t-ils pas encore endormis ; il n'était que minuit .

- Que se passe-t-il ? interrogea le père affolé

- C'est cette bestiole, elle m'a mordu, parvint à articuler le jeune garçon, choqué.

- Une chauve-souris! s'exclama maman. Il faut s'en débarrasser, elle a peut-être la rage ! Et toi tu es bien imprudent de ne pas avoir mis des gants !

- Oui, il faut appeler un médecin ,d'abord pour Pierre , ordonna papa.

- Et le centre de secours dès demain pour elle, car je ne veux pas qu'on lui fasse de mal, c'est rare qu'elles mordent et la plupart sont inoffensives, se défendit Pierre.

- Calmons- nous , on va déjà te nettoyer cette plaie .. c' est moche d'être esquinté de la sorte ! proposa son père, ravalant sa colère. Tu aurais dû nous parler de cette découverte.. raconte ... d'où vient-elle ? Elle est énorme !

En effet, la chauve-souris avait comme grandi, déployait son corps et remuait par légers soubresauts.

- Il faut la remettre dans sa boîte, s'inquiéta Pierre, pressentant un danger. Et si elle recommençait à mordre ?

Son père se dépêcha de trouver une paire de gants de jardin , attrapa la bestiole et l'enferma solidement , en scotchant le couvercle de sa boîte. Il fit quelques trous dans le carton avec un tournevis pour qu'elle puisse quand même respirer, malgré son agacement. Il avait été dérangé à cette heure tardive, à cause de son fils qui jouait les secouristes au grand coeur, quel naïf ! Pour une histoire invraisemblable de chauve-souris tombée du ciel ! D'où venait-elle d'ailleurs? Il essayait de garder son calme mais il sentait que quelque chose clochait. Une si grande envergure d'ailes supposait une espèce inconnue d'Europe, sa couleur noire, complètement noire avec des yeux rouges, regard hagard et fixe à la fois qui glaçait le sang. Beaucoup de raison de s'en séparer au plus vite !

- Maintenant, tu nous expliques pendant que l'on te soigne, ce qui t'a pris de garder un animal si fragile.

Pierre donna tous les détails de cette rencontre imprévue et tellement excitante si l'on aime les animaux, surtout les chauve-souris qui sont si étranges, si intéressantes et différentes des mammifères habituels, répéta plusieurs fois qu'il n'y avait rien à craindre, comme pour se persuader lui-même.

Il ne convainquit pas ses parents qui n'avaient qu'une hâte, appeler dès demain, les services compétents en la matière.

 ******

Il y avait une dizaine de pièces à l'étage et autant au rez-de-chaussée. La maison que ses parents avaient acheté était une vieille bâtisse de caractère qu'il fallait retaper et cela ne leur faisait pas peur, s'ils pouvaient se reposer tranquillement la nuit. Impossible de fermer l'oeil, cette nuit là. La bestiole poussait des petits cris continuels, déchirants, comme un animal à l'agonie et surtout, par moment, on aurait dit une voix humaine, qui appelait . Cela était insupportable !

Ainsi, pendant de longues heures et jusqu'au lendemain matin, cette chose envahissait l'espace de sons suraigus, même à l'opposé de la pièce où elle se trouvait.

M. et Mme Sorel ne savaient plus comment éviter cette cacophonie ! Les boules kiès n'étaient d'aucun secours. Leur fils les avait rejoint car il n'arrivait pas à s'endormir et sa plaie le brûlait terriblement.

 

Aux premières lueurs du jour, ils se précipitèrent sur le téléphone pour obtenir des secours. Les pompiers tardèrent à venir, si bien qu'ils avaient émigré dans la cour derrière la bâtisse, aussi loin que possible de la source des sonorités - on ne peut plus désagréables, bruits ondulés de tôle rouillée, grincements de pneus sur la route mouillée, claquements de vent, mugissement de vagues monstrueuses, et pire que tout : griffes acérées qui rayent une surface métallique, en continu, épingles qui s'entrechoquent, s'agglutinent pour former une immense boule, tout cela se mouvant lentement, s'étirant interminablement, comme déformé par une onde folle et répété ad libitum nauséam, en boucle stridente, cela traversait les murs et les fenêtres, venait s’accrocher au cerveau, ne lâchait pas prise - émises par cette chauve-souris laissée seule maîtresse de leur propriété.

 

D’ailleurs ce qu’elle voulait, ce que le Comte / Vampire voulait, c’était recommencer à faire le plein de sang car ses forces étaient minimes , pas suffisantes encore pour se mettre en branle - voler et retrouver ses femmes - et récupérer son aspect « humain », alors là, il lui faudrait des litres et des litres de sang !

Donc, il avait forcé la dose, étant en souffrance, et ce qu’il envoyait aux humains était en fait, ses propres désirs. Que pouvait-il espérer ? Il fallait qu’il trouve la bonne fréquence et il réussit puisque ces êtres étaient tétanisés, pour l’instant, incapables de bouger, recroquevillés les uns contre les autres, devenus quasiment fous.

 

Ses victimes, M., Mme Sorel et Pierre, leur fils étaient atteintes profondément. C’était leurs âmes qui payaient cher.

 

Et puis, ce fut le déchaînement de violence imprévisible- tous les trois, mués en bêtes sauvages, n’ayant qu’une idée en tête : l’appel du sang - en verser et s’en repaître, par tous les moyens - courir chercher de quoi dépecer le premier venu . Comme, il n’y avait personne, à part eux, ce fut à celui qui serait le plus rapide - retourner dans la maison, la cuisine, le sous-sol , attraper couteaux , massue, pics, râteaux, pelles, hache, et porter les coups. Un vrai carnage, mais la douleur des chairs mutilées était moindre que les ultrasons qui leur perforaient les tympans et l’âme.

 

Ils avaient commencé par se courir après, en se donnant des coups de couteaux, de cutters à la volée, sans plan. Le sang giclait, aveuglait mais réanimait l'envie de toujours s'enfoncer dans la bestialité, de toujours plus de coups et de sang. Jamais, ils ne criaient, trop accaparés et obsédés par l'action, se déplacer vite, échapper aux assauts de l'autre, trouver un angle d'attaque inédit , repérer un endroit d'où l'on pouvait surveiller les deux autres , derrière un bosquet , un arbre. Ils s'était largement éloignés de la maison et s'épuisaient depuis au moins une heure à tourner en rond à jouer à qui perdra sa vie.

Pierre était le plus acharné, ses nombreux jeux de combats en tout genre, sur sa console , jeux de rôle, Aliens contre les Marines dans Alien versus Prédator 2, où chaque espèce doit lutter pour sa survie, Altaïr dans Asassin’s Creed devant manier des armes blanches pour réaliser ses 9 « missions assassinat », Raphael , sorte de vampire de Soul Edge, ainsi que les morts vivants de Survival Horror ou les Ninjas de Mortal Kombat lui donnait un avantage certain, une tactique inégalée contre ses propres parents peu entraînés à esquiver ses attaques féroces plus du tout virtuelles mais belles et bien charnelles.

Après une série de combats au corps à corps, suivis de débandades, il attaqua sa mère en essayant de la décapiter avec l’un de ses nombreux couteaux, réussit à trancher l’artère carotide, à la base du cou en y mettant une énergie féroce et lécha le sang qui sortait à flots. Cependant , son père arrivant derrière, l’ arracha de toutes ses forces, à sa cruelle occupation, pour lui trancher les 2 oreilles, lui lacérer les avant-bras et le mutiler d’une jambe, celle qui n’avait pas été mordue, avec la hache qu’il s’était procurée quelques minutes plus tôt.

Mme Sorel, effectuant un rétablissement étonnant, charcuta les orbites du gamin pour en extraire les globes oculaires de ses seuls ongles pointues, d’une violence si soudaine qu’elle fut projetée à terre , dos plaqué au sol , un moment seule à savourer les deux organes sanguinolents, le temps que le fils, malgré une patte malade, pissant le sang, les yeux perdus à jamais, dans un élan fulgurant s’aggrippe sur le père propulsé lui aussi, dos au sol, à cause de la trajectoire désordonnée de la chute de la mère.

Un grand couteau de cuisine s’enfonça dans le thorax paternel, laissant une large blessure au niveau du coeur, s’acharna jusqu’à extirper l’organe tant convoité que des mains maculées de liquide rouge se disputèrent. Qui allait de la mère, revenue à la charge ou du fils, gagner ce trophée ?

Finalement, le garçon tenta de désarçonner la femelle en lui tranchant les deux mains à l’aide de la hache, que le père avait laissé traîner par terre et se retrouva l‘unique vainqueur de tout ce nectar sanguinolent , qu’il se dépêcha d’engloutir goulûment. Madame se contentait de son propre sang qui coulait de ses poignets sectionnés , ce qui provoqua chez elle, une furie telle qu’elle ne maîtrisa plus ses dents qui se mirent à déchiqueter le poitrail du jeune débauché tant et si bien que les chairs à vif se détachaient en lambeaux et terminaient leur vie dans l’estomac de la mère dévorante. Un dernier coup de hache, donné brutalement, sépara en deux parties le crâne féminin , une seconde après que cette bouche, d’une férocité incroyable, mue par le goût du sang, ait arraché le coeur.

Tous ces acharnés baignaient dans des litres de leur sang, traînées marrons, boues de chairs, glaires et déchets putrides, à force de se donner des coups d’une brutalité inouïe.

Ils s’étaient déplacés très loin de la maison , avaient même dépassé les limites de la propriété, s’étaient perdus dans la forêt alentour, dans une course poursuite aberrante, pour y mourir à l’abri des regards humains.

 

 

********

 

 

 

 

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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 01:14

Ce site a revu son design et c'est bien mieux. Des interviews sont programmées : pour l'instant les fiches sont consacrées  à l'équipe ( Sklaerenn Baron, Cindy Mezni Deliah-Morgan, Lydie Blaizot, Vanessa Mars). Des auteurs viendront étoffer les pages au fur et à mesure des retours de questionnaires. Il y a déjà, Akiko Murita, Adeline Neetesonne, Frédéric Livyns,  Cindy Mezni, Diane, Ludovic Deloraine, Marie-Angèle Prétot, Marie H Marathée, Nathy, ...

Site qui se veut un espace de partage et de communication entre les différents acteurs de l'édition 

 

Ex Tenebris link

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 23:46

Le Bestiaire médiéval

L'animal dans les manuscrits enluminés

de Christian Heck et Rémy Cordonnier

Il s'agit d'un magnifique recueil de 600 reproductions de la fin de l'Antiquité jusqu'à la Renaissance. Du plaisir pour les yeux et un thème que j'affectionne particulièrement : celui des animaux et ceux-ci sont fantastiques car issu le plus souvent de l'imaginaire occidental, moyennageux.

Je cite Télérama : " Compagnon de l'homme jusqu'à devenir son miroir et son double, l'animal n'a cessé de nourrir notre imaginaire occidental. Et de susciter des interrogations sur notre présence au monde, des observations savantes ou des fables et des allégories. Connaître l'animalité, c'est connaître l'humanité... Aucune espèce n'est indifférente : toutes, par leur comportement, peuvent aider à mieux décrypter le réel ; au moins de la fin de l'Antiquité à la Renaissance, ces siècles encore obscurs et âpres, qu'il faut savoir traverser ... De la Bible à Boccace via le Roman de Renart, de la baleine à la chauve-souris, ce somptueux ouvrage aux quelques six cents reproductions précieuses ou hallucinantes conduit dans une culture où les animaux finissent par mystérieuseemnt révéler - organiser ? - l'existence et le cosmos. Stupéfiant.

Ed Citadelles & Mazenod, 620 pages, 395 € ... eh oui, s'il se trouve  à la bibliothèque un jour, ce sera cadeau !

Le bestiaire animal

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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 23:17

 

Très recemment, j'ai été invitée par Fred Milongeroz  à rejoindre une communauté : le Sarmiento.

 

J'avoue qu'en acceptant, je ne savais pas trop à quoi m'en tenir... Je suis allée visité son blog link

 

et j'ai été enthousiasmée par sa façon d'aborder la danse : le langage des corps et plus encore. Danser reflèterait notre rapport à l'autre et nos  blessures profondes. J'aime danser et libérer mes tensions de cette mamière mais je n'ai pas la prétention d'être une danseuse. Ce qu'il évoque est vrai et j'analyserai mes mouvements la prochaine fois qu'il me prendra l'envie de bouger. On dit que je prends toute la place : il me faut des longueurs de piste pour m'exprimer. Je dois vouloir m'approprier l'espace pour me sentir bien. Mes pas sont rythmés par la salsa, le twist, le rock,la techno .. je n'ai pas de barrière et j'aurai tant aimé apprendre... autodidacte, je resterai mais c'est un pur plaisir que je donne à mes élèves car je chorégraphie la danse de fin d'année sur des musiques qu'ils choisissent. En ce moment j'ai un faible pour le hip hop contemporain..

 

Grâce à Fred j'ai découvert Mélissa Mars : un sacré phénomène !

 

 

J'aime aussi d'autres vidéos d'elle :
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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 20:44

Si l'idée vous tente d'offrir ce roman à l'un de vos amis:

sueurs froides garanties,   personnages insolites, plongée dans un inconscient et un univers énigmatique, je vous le dédicace et vous l'envoie en colissimo pour 20 €. Il ne me reste que 4 exemplaires.

 

 

Le piano maléfique

 

 

La légende rencontre parfois la réalité. Leur bus arrêté dans un village fantôme, les élèves d'une classe de CM2 se retrouvent enfermés dans le château de Comte de Nerval. Nourris des repas les plus fabuleux , ils écoutent ce passionné de Chopin, jouer du piano des heures durant. Quelles métamorphoses opèrent ces notes envoûtantes ?

Grâce aux témoignages des enfants désormais réfugiés à l'hôpital de Brienne, l'inspecteur Herbert pénètre dans les terres Rouges, domaine du pianiste maléfique qui pratique d'étranges expériences sur les êtres humains.

Dans Le piano maléfique les splendeurs illusoires se muent en d'effroyables vérités. Françoise Grenier Droesch introduit le romantisme le plus sombre au coeur d'une enquête fantastique pour bâtir une intrigue dont les rouages font froids dans le dos.

 

Françoise Grenier Droesch est enseignante. Le piano maléfique est son premier roman.

 

 

BONNE FÊTE DE FIN D'ANNEE 

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7 décembre 2011 3 07 /12 /décembre /2011 20:54

Les résultats des lauréats sont parus dans la revue Télérama d'aujourd'hui, numéro 3230 du 10 au 16 décembre.

Ce titre " Une terrible beauté est née " vient d'un vers d'un grand poète irlandais W.B.Yeats dont la biennale de Lyon ( Art Contemporain )en a fait aussi son intitulé.

J'ai donc envoyé ma nouvelle qui n'a pas été retenue. Il fallait qu'elle fasse 2011 signes très exactement. Je ne sais pas si la mienne a été retenue ou pas parmi les 1286 nouvelles sur 1616 respectant les critères du concours.

Dix ont été choisies par le jury et trois sont parues dans ce numéro de décembre. Je pense que j'ai le droit de les recopier pour mon blog. J'aime la première, celle de Nicolas Digard Brou de Cuissard qui habite Paris ( d'ailleurs la 3ème retenue est écrite aussi par un parisien, une parisienne plutôt : Marie-José Piquet ). En cherchant à connaître le nombre de signes de celle que je vous livre, il y avait 2000 signes, donc pas le nombre exact demandé, mais bon, il y a eu les corrections ( relecture )  du service révision du journal.

 

Elle redoute qu'il voit tout et détourne les yeux d'elle. Alors elle s'éloigne du fleuve comme elle peut, longe l'estuaire jusqu'à une plage encadrée de rochers sombres. Le sable est glacial. Elle ne sent plus ses pieds. Elle remonte le drap de laine le long de ses cuisses et entre dans l'eau jusqu'aux mollets. Elle arrache la couronne qui comprime son crâne et la jette à la mer. Le vent s'est levé. Il emporte le papier froissé qu'elle tenait dans la main et fait venir les larmes aux coins de ses yeux. Viennent aussi les nuages noirs. Bientôt, ils étouffent le soleil et tout est gris. Une douleur lui traverse le ventre. Elle vacille. Elle sort de l'eau, trébuche sur les galets luisants.

Quelques pas hésitants sur le sable froid. Elle tombe.

La souffrance est trop grande. Elle lève les yeux vers le haut de la plage qu'elle n'a pas su atteindre. Les pins entament leur ballet. Ils balancent leurs chevelures vertes, frottent leurs aiguilles dans un froissement sifflé. Elle appelle son père, mais les albatros couvrent son cri.

Ils tournent sur le ciel sombre comme des étoiles éteintes. La mer a grossi. Chaque vague se coiffe d'une crinière d'écume que le vent tresse en de longues nattes d'embruns. Ses mains se crispent, vaines poignées de sable. Une vague se brise sur les rochers dans un grondement extraordinaire. Mille gouttes blanches jaillissent dans le ciel menaçant. Les nuages se recroquevillent, s'emmêlent, fusionnent puis rugissent : la pluie tombe à torrents.

L'eau du ciel colle les cheveux sur son visage et le tissu sur son ventre arrondi, lave le sang qui ruisselle de ses cuisses. Elle tremble de froid et de douleur. Les albatros dansent au creux de vagues prodigieuses. Ils se posent près d'elle par groupe de deux, baissent la tête vers le sol, piaulent un salut discordant. Les arbres se prosternent à présent. Et vague par vague, la mer s'approche en rampant pour accueillir sa fille. Calliope pousse un dernier cri et la sirène à peine formée disparaît dans l'écume.

 

Nicolas Digard Brou De Cuissart

3 avenue Taillade

75 020 Paris

ndigard@bbox,fr

31 ans

 

La mienne :

 

Deux cyclotouristes, Martial et sa femme Eléonore, roulaient en silence, au milieu des vignes. Accablés par la chaleur de ce mois d'août caniculaire ils n'avaient qu'une hâte : s'arrêter au prochain patelin venu.

Au loin, des toits vernissés avaient surgi de nulle part. Les contours des bâtisses se précisaient. Ils n'en croyaient pas leurs yeux : l'ensemble architectural déployait une ordonnance peu commune, qu'ils n'avaient jamais eu l'occasion de voir !

Ils arrivèrent dans la rue principale qui décrivait une sorte de spirale aboutissant à une place bordée de platanes majestueux. Ils attachèrent leurs bécanes et décidèrent de chercher une boulangerie et une fontaine pour remplir leurs gourdes. Ils trouvèrent la première : fermée. Pas d'écriteau indiquant des horaires d'ouverture. La deuxième ne se fit pas longtemps attendre : un enchantement. Une eau pure coula dans leur gorge et sur leur peau. Autour d'eux, les maisons aux volets et portes closes regorgeaient de surprises. Ici, des gravures à même la pierre, là, des sculptures de personnages bibliques. De nombreuses statues ourlaient les rues : leur perfection était stupéfiante. Elles paraissaient vivantes.

Plus loin, un lavoir orné de saphirs, d'émeraudes et de diamants. Des plate-bandes de fleurs inconnues entouraient arbres et monuments. Ils ne rencontrèrent personne, trouvèrent les magasins, cafés, restaurants fermés et éprouvèrent pourtant une plénitude profonde.

La chaleur avait fait place à une brise délicieuse. Tout s'agençait à merveille. L'église, taillée dans le marbre brillait de mille couleurs. Ils ne remarquèrent pas que la nuit les enveloppait d'un manteau opaque. Ce village de toute beauté avait été créé pour eux et il était terrible.

Bientôt, ils eurent froid. L'esprit du village travaillait à façonner ses victimes : la femme donnera une Vierge Marie rayonnante, figurine de pierre au regard brûlant de vie et décorera la rue du Paradis. L'homme, un Saint patron, sera exhibé au sommet d'un admirable édifice.

 

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  • : Le blog de francoisegrenierdroesch auteur fantastique
  • : Je mettrai mes essais littéraires, mes coups de coeur, des liens vers mon roman fantastique " LE PIANO MALÉFIQUE " car je me suis découvert une passion pour l'écriture alors que jusque là, je dessinais et gravais. Mais, je suis enseignante et donc, j'ai peu de temps à consacrer à ce blog, ne m'en voulez pas d'être parfois longtemps absente ! Du Cauchemar au rêve, il n'y a qu'un livre ! ( La Confrérie de l'imaginaire )
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  • D'abord, j'ai toujours dessiné,( mon père étant peintre d'aquarelles superbes sur le vieux Troyes et œuvrant pour les Bâtiments de France comme adjoint d'architecte, j'ai hérité de son don pour le dessin ).Des rêves/cauchemars traînent dans
  • D'abord, j'ai toujours dessiné,( mon père étant peintre d'aquarelles superbes sur le vieux Troyes et œuvrant pour les Bâtiments de France comme adjoint d'architecte, j'ai hérité de son don pour le dessin ).Des rêves/cauchemars traînent dans

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