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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 17:51

PIANO II ( peut-être le chapitre 1 ) par Françoise Grenier Droesch

 

Juché sur le rebord d'une cheminée, un drôle d'oiseau noir s'attardait à humer la campagne environnante. Il se détachait comme gribouillé à la mine de plomb sur le fond d'un clair de lune. En y regardant de plus près, ses ailes membraneuses, à moitié déchirées, repliées, attestait que cet animal avait parcouru des km et atteint le maximum de ses possibilités. L'esprit qui était à l'oeuvre n'avait rien de commun avec ce mammifère volant. Il vacillait et obligeait l'animal à aller au bout de ses forces, tandis que celui-ci, s'agrippait tant bien que mal à la brique cassée, prête à se détacher.

Les ailes ne pouvaient plus se déployer, le corps était prêt à défaillir et malgré cela, l'esprit du Vampire voulait toujours plus .

 

Il avait voulu retrouver ses "toutes belles" et s'était transformé en vulgaire chauve-souris, il y a de cela, quelques semaines.

 

Sans beaucoup réfléchir, il avait pris l'ultime décision de quitter ses Terres Rouges, alors qu'elles constituaient la limite à ne pas franchir, pour tout Vampire qui se respecte! Il avait pris ce risque, aveuglé par sa toute-puissance, sa volonté de récupérer ses femelles, qui dépériraient, elles aussi d'un éloignement prolongé, loin du château souterrain. Son amour inconditionnel pour sa descendance était plus fort que tout.

Sa destination : la capitale, Paris, car il avait reniflé chaque brin d'herbe, chaque caillou. Chaque souffle de vent lui donnait la même direction et il avait foncé tête baissée en voletant au dessous des nuages. Pourquoi n'avait-il pas demandé à ses Ombres asservies de l'escorter ? Sans doute, parce qu' il pensait pouvoir les appeler à la rescousse, à n'importe quel moment et cela ne l'inquiétait pas outre mesure de voyager seul ... quelques animaux pouvaient l'aider et la nature s'il le voulait, obéirait sans rechigner.

 

Donc, le voilà, avec cette antique apparence, s'arrêtant tous les 20 ou 30 km, pour reprendre son souffle et se repaître du sang de petits animaux endormis. Il ne voulait pas se faire repérer par les paysans , évitait les villages, ne se déplaçait que la nuit, bien sûr ,en pleine campagne ou dans la forêt profonde.

Plus il s'éloignait des Terres Rouges et plus il s'épuisait, sans s'en rendre compte, car sa folie prenait le pas sur ses facultés intelligentes, qu'il avait pourtant supérieures aux nôtres. Il se mettait de plus en plus en danger, les semaines passant, jusqu'à ce qu'il atteigne la banlieue, avançant à découvert ... plus de bois, mais à la place, des autoroutes, des maisons individuelles, des immeubles à perte de vue ... et jusqu'à cet épisode tragique,où, au bord de l'épuisement, n'ayant plus de piste fraîche - celle - ci étant brouillée par la circulation incessante de toutes sortes de véhicules - piégé par sa trop grande exaltation, il se laissa tomber sur une cheminée, perdit l'équilibre, dégringola à l'intérieur d'un ferme abandonnée ( il en existait quand même dans cette banlieue ) par ce conduit noirci et atterrit sur des cendres refroidies depuis longtemps.

 

Il resta inconscient, sonné sur le carrelage grisâtre.


 ******

 

Ce funeste sort dura plusieurs semaines et arrangea Mme Craft, la malheureuse maîtresse, obligée de subir les assauts de pensées négatives administrées par ce foutu Vampire, ainsi que les élèves enlevés et maintenus en état léthargique avancé, par le Comte/ Vampire. M. l'Inspecteur peut remercier aussi la vilaine chauve-souris d'avoir failli à sa tâche, de mener à bon port, son Vampire de passager ! Tous les humains sont revenus à leur condition normale et ont oublié plus ou moins leur séquestration.

 

Nous n'allons pas le plaindre n'est-ce pas, d'être rester inconscient quatre ou cinq semaines ? au contraire ! S'il avait pu y rester encore maintenant, que de catastrophes aurions-nous évitées ?

 

Revenons sur cet épisode qui nous apprendra qu'un Vampire, comme chacun sait ne peut mourir. Le long sommeil prit fin, lorsque les propriétaires de cette ruine vinrent y passer des vacances ... qui étaient ces gens ? La chauve-souris s'en fichait à vrai dire, elle ne les a pas entendu arriver, seulement après plusieurs jours. Elle était k.o., cachée derrière un soufflet de cheminée et aurait pu continuer à végéter, s'il n'y avait pas eu un petit garçon curieux, aimant les animaux, disposé à s'en occuper.

 

" Maman, regarde, là derrière le seau à charbon ".. Il avait lancé cette phrase, comme ça, désarçonné par la surprise de découvrir cette pauvre petite chose noirâtre, inerte, ressemblant à un oiseau. Maman était partie faire les courses et ne rentrerait qu'en fin de soirée. Pierre la prit délicatement au creux de sa main, et remarqua, en l'essuyant avec un chiffon doux, pour lui enlever les cendres, qu'il s'agissait d'une chauve-souris. Toute ratatinée, presque desséchée et d' une espèce qu'il n'avait encore jamais vu, même en photo! Il ne se doutait pas qu'il avait devant lui, un être hybride, moitié animal, moitié vampire, d'une taille supérieure à la normale! Ce dernier n'était plus en mesure de se transmuter en lui-même, il s'était rendu prisonnier de ce corps d'animal ! Il ne pouvait plus commander aux Ombres de venir le secourir . Dans un semi coma, il sentait la présence d'un humain, sans possibilité de bouger une aile. Par contre, il réussit parfaitement à faire le mort, ce qu'il était presque devenu, froid, respirant à peine, commençant une longue hibernation : au mois de juillet, ce n'était pas la saison ! S'il avait pu mordre cette main qui s'offrait et se régaler du peu de sang qu'elle contenait ... sans force, c'était sans espoir, sauf si ce jeune lui prodiguait quelques soins basiques .

"Mince" pensa-t-il, "je vais la laisser dormir et m'en occuperai à la nuit tombée ! Il décida ne pas en parler à ses parents, qui avaient fort à faire en restaurant la maison. De nombreux travaux allaient ponctuer les vacances d'été de cet enfant d'une douzaine d'année, féru de zoologie, qui n'hésitait pas à se documenter sur Internet, lorsque cela était possible. On lui avait offert un Ipod , ce qui lui permettait de se connecter assez souvent, grâce à son forfait Néo 3. Il ne fallait pas dépasser , c'est tout ! Dans la journée , il utilisa son portable et consulta des forums expliquant comment soigner ce mammifère, le seul volant !

"constituer des réserves de vers de farine ...il y en a pour 1 mois avant de pouvoir la nourrir !" Bof, comment se procurer ces fameux vers, il n'y avait aucun moyen d'en acheter aujourd'hui ... les commerces se trouvaient à des km d'ici et il devrait demander à sa mère, et ainsi rompre le secret. " c'est très difficile de soigner cette sorte d'animal, un chiroptère. Il comprit aussi qu'en la gardant trop longtemps, il se mettrait hors la loi. Pierre découvrit un lien du muséum de Bourges qui menaçait :

Attention, il s'agit d'un animal sauvage, légalement protégé, donc, il est interdit d'en détenir en captivité. N'importe quelle chauve-souris, vivante ou morte devait être signalée au centre de sauvegarde le plus proche ou appeler les pompiers. Il se promit de contacter la personne bénévole de sa région Île de France dans les plus brefs délais et forcément, il serait obligé de parler à sa famille de sa trouvaille, ce qui ne le réjouissait pas du tout ! Elle était tout de même très mal en point et le moindre déplacement lui serait fatal, se persuadait-il. Il avait enfin l' occasion d'occuper ses longues journées, en s'instruisant sur les différentes espèces de chauve-souris connues et ses soirées, en guettant un mouvement, qui récompenserait tous ses efforts, entrepris pour réveiller cette bête amorphe.

Le soir même, il l'observa et s'inquiéta de ne pas la voir bouger ... "donc, il lui est arrivé quelque chose de grave et je vais te soigner" lui assura-t-il.

C'est ainsi que chaque nuit, il donna de l'eau sucrée, à l'aide d'une seringue trouvée dans un tiroir de la cuisine, à sa protégée, étendue sur du papier absorbant humidifié, à l'abri dans une boîte en carton,confectionnée par ses soins et placée sous un fauteuil, dans la chambre du haut, en face de la sienne. Il n'oubliait pas de bien refermer le couvercle, à chaque intervention de sa part . Pour le moment, il opérait discrètement, personne ne semblait avoir remarqué son manège. Pendant 4 à 5 jours, aucune amélioration ne se produisit, la bestiole était toujours aussi endormie.

Puis, comme par miracle, un incident attesta de sa meilleure forme. Pierre avait l'habitude, pour la faire boire, de la maintenir couchée sur ses cuisses : elle y planta profondément ses crocs. Il ne put réprimer un hurlement qui réveilla ses parents, ou n'étaient-t-ils pas encore endormis ; il n'était que minuit .

- Que se passe-t-il ? interrogea le père affolé

- C'est cette bestiole, elle m'a mordu, parvint à articuler le jeune garçon, choqué.

- Une chauve-souris! s'exclama maman. Il faut s'en débarrasser, elle a peut-être la rage ! Et toi tu es bien imprudent de ne pas avoir mis des gants !

- Oui, il faut appeler un médecin ,d'abord pour Pierre , ordonna papa.

- Et le centre de secours dès demain pour elle, car je ne veux pas qu'on lui fasse de mal, c'est rare qu'elles mordent et la plupart sont inoffensives, se défendit Pierre.

- Calmons- nous , on va déjà te nettoyer cette plaie .. c' est moche d'être esquinté de la sorte ! proposa son père, ravalant sa colère. Tu aurais dû nous parler de cette découverte.. raconte ... d'où vient-elle ? Elle est énorme !

En effet, la chauve-souris avait comme grandi, déployait son corps et remuait par légers soubresauts.

- Il faut la remettre dans sa boîte, s'inquiéta Pierre, pressentant un danger. Et si elle recommençait à mordre ?

Son père se dépêcha de trouver une paire de gants de jardin , attrapa la bestiole et l'enferma solidement , en scotchant le couvercle de sa boîte. Il fit quelques trous dans le carton avec un tournevis pour qu'elle puisse quand même respirer, malgré son agacement. Il avait été dérangé à cette heure tardive, à cause de son fils qui jouait les secouristes au grand coeur, quel naïf ! Pour une histoire invraisemblable de chauve-souris tombée du ciel ! D'où venait-elle d'ailleurs? Il essayait de garder son calme mais il sentait que quelque chose clochait. Une si grande envergure d'ailes supposait une espèce inconnue d'Europe, sa couleur noire, complètement noire avec des yeux rouges, regard hagard et fixe à la fois qui glaçait le sang. Beaucoup de raison de s'en séparer au plus vite !

- Maintenant, tu nous expliques pendant que l'on te soigne, ce qui t'a pris de garder un animal si fragile.

Pierre donna tous les détails de cette rencontre imprévue et tellement excitante si l'on aime les animaux, surtout les chauve-souris qui sont si étranges, si intéressantes et différentes des mammifères habituels, répéta plusieurs fois qu'il n'y avait rien à craindre, comme pour se persuader lui-même.

Il ne convainquit pas ses parents qui n'avaient qu'une hâte, appeler dès demain, les services compétents en la matière.

 ******

Il y avait une dizaine de pièces à l'étage et autant au rez-de-chaussée. La maison que ses parents avaient acheté était une vieille bâtisse de caractère qu'il fallait retaper et cela ne leur faisait pas peur, s'ils pouvaient se reposer tranquillement la nuit. Impossible de fermer l'oeil, cette nuit là. La bestiole poussait des petits cris continuels, déchirants, comme un animal à l'agonie et surtout, par moment, on aurait dit une voix humaine, qui appelait . Cela était insupportable !

Ainsi, pendant de longues heures et jusqu'au lendemain matin, cette chose envahissait l'espace de sons suraigus, même à l'opposé de la pièce où elle se trouvait.

M. et Mme Sorel ne savaient plus comment éviter cette cacophonie ! Les boules kiès n'étaient d'aucun secours. Leur fils les avait rejoint car il n'arrivait pas à s'endormir et sa plaie le brûlait terriblement.

 

Aux premières lueurs du jour, ils se précipitèrent sur le téléphone pour obtenir des secours. Les pompiers tardèrent à venir, si bien qu'ils avaient émigré dans la cour derrière la bâtisse, aussi loin que possible de la source des sonorités - on ne peut plus désagréables, bruits ondulés de tôle rouillée, grincements de pneus sur la route mouillée, claquements de vent, mugissement de vagues monstrueuses, et pire que tout : griffes acérées qui rayent une surface métallique, en continu, épingles qui s'entrechoquent, s'agglutinent pour former une immense boule, tout cela se mouvant lentement, s'étirant interminablement, comme déformé par une onde folle et répété ad libitum nauséam, en boucle stridente, cela traversait les murs et les fenêtres, venait s’accrocher au cerveau, ne lâchait pas prise - émises par cette chauve-souris laissée seule maîtresse de leur propriété.

 

D’ailleurs ce qu’elle voulait, ce que le Comte / Vampire voulait, c’était recommencer à faire le plein de sang car ses forces étaient minimes , pas suffisantes encore pour se mettre en branle - voler et retrouver ses femmes - et récupérer son aspect « humain », alors là, il lui faudrait des litres et des litres de sang !

Donc, il avait forcé la dose, étant en souffrance, et ce qu’il envoyait aux humains était en fait, ses propres désirs. Que pouvait-il espérer ? Il fallait qu’il trouve la bonne fréquence et il réussit puisque ces êtres étaient tétanisés, pour l’instant, incapables de bouger, recroquevillés les uns contre les autres, devenus quasiment fous.

 

Ses victimes, M., Mme Sorel et Pierre, leur fils étaient atteintes profondément. C’était leurs âmes qui payaient cher.

 

Et puis, ce fut le déchaînement de violence imprévisible- tous les trois, mués en bêtes sauvages, n’ayant qu’une idée en tête : l’appel du sang - en verser et s’en repaître, par tous les moyens - courir chercher de quoi dépecer le premier venu . Comme, il n’y avait personne, à part eux, ce fut à celui qui serait le plus rapide - retourner dans la maison, la cuisine, le sous-sol , attraper couteaux , massue, pics, râteaux, pelles, hache, et porter les coups. Un vrai carnage, mais la douleur des chairs mutilées était moindre que les ultrasons qui leur perforaient les tympans et l’âme.

 

Ils avaient commencé par se courir après, en se donnant des coups de couteaux, de cutters à la volée, sans plan. Le sang giclait, aveuglait mais réanimait l'envie de toujours s'enfoncer dans la bestialité, de toujours plus de coups et de sang. Jamais, ils ne criaient, trop accaparés et obsédés par l'action, se déplacer vite, échapper aux assauts de l'autre, trouver un angle d'attaque inédit , repérer un endroit d'où l'on pouvait surveiller les deux autres , derrière un bosquet , un arbre. Ils s'était largement éloignés de la maison et s'épuisaient depuis au moins une heure à tourner en rond à jouer à qui perdra sa vie.

Pierre était le plus acharné, ses nombreux jeux de combats en tout genre, sur sa console , jeux de rôle, Aliens contre les Marines dans Alien versus Prédator 2, où chaque espèce doit lutter pour sa survie, Altaïr dans Asassin’s Creed devant manier des armes blanches pour réaliser ses 9 « missions assassinat », Raphael , sorte de vampire de Soul Edge, ainsi que les morts vivants de Survival Horror ou les Ninjas de Mortal Kombat lui donnait un avantage certain, une tactique inégalée contre ses propres parents peu entraînés à esquiver ses attaques féroces plus du tout virtuelles mais belles et bien charnelles.

Après une série de combats au corps à corps, suivis de débandades, il attaqua sa mère en essayant de la décapiter avec l’un de ses nombreux couteaux, réussit à trancher l’artère carotide, à la base du cou en y mettant une énergie féroce et lécha le sang qui sortait à flots. Cependant , son père arrivant derrière, l’ arracha de toutes ses forces, à sa cruelle occupation, pour lui trancher les 2 oreilles, lui lacérer les avant-bras et le mutiler d’une jambe, celle qui n’avait pas été mordue, avec la hache qu’il s’était procurée quelques minutes plus tôt.

Mme Sorel, effectuant un rétablissement étonnant, charcuta les orbites du gamin pour en extraire les globes oculaires de ses seuls ongles pointues, d’une violence si soudaine qu’elle fut projetée à terre , dos plaqué au sol , un moment seule à savourer les deux organes sanguinolents, le temps que le fils, malgré une patte malade, pissant le sang, les yeux perdus à jamais, dans un élan fulgurant s’aggrippe sur le père propulsé lui aussi, dos au sol, à cause de la trajectoire désordonnée de la chute de la mère.

Un grand couteau de cuisine s’enfonça dans le thorax paternel, laissant une large blessure au niveau du coeur, s’acharna jusqu’à extirper l’organe tant convoité que des mains maculées de liquide rouge se disputèrent. Qui allait de la mère, revenue à la charge ou du fils, gagner ce trophée ?

Finalement, le garçon tenta de désarçonner la femelle en lui tranchant les deux mains à l’aide de la hache, que le père avait laissé traîner par terre et se retrouva l‘unique vainqueur de tout ce nectar sanguinolent , qu’il se dépêcha d’engloutir goulûment. Madame se contentait de son propre sang qui coulait de ses poignets sectionnés , ce qui provoqua chez elle, une furie telle qu’elle ne maîtrisa plus ses dents qui se mirent à déchiqueter le poitrail du jeune débauché tant et si bien que les chairs à vif se détachaient en lambeaux et terminaient leur vie dans l’estomac de la mère dévorante. Un dernier coup de hache, donné brutalement, sépara en deux parties le crâne féminin , une seconde après que cette bouche, d’une férocité incroyable, mue par le goût du sang, ait arraché le coeur.

Tous ces acharnés baignaient dans des litres de leur sang, traînées marrons, boues de chairs, glaires et déchets putrides, à force de se donner des coups d’une brutalité inouïe.

Ils s’étaient déplacés très loin de la maison , avaient même dépassé les limites de la propriété, s’étaient perdus dans la forêt alentour, dans une course poursuite aberrante, pour y mourir à l’abri des regards humains.

 

 

********

 

 

 

 

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15 juin 2011 3 15 /06 /juin /2011 21:02

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CHAPITRE I

 

 

Un article, paru dans le journal local, à la rubrique « Fait-divers », en date du 23 juin 2010, délivra l'information suivante :

 

Un groupe d'une vingtaine d'enfants, accompagné de six adultes : le chauffeur du bus scolaire, la maîtresse, deux parents d'élèves et une jeune fille, ont été vu, errants, à l'aube, vers le centre du bourg de Brienne Le Château.

 

Ils ont été transféré, dans un état d'épuisement inquiétant, vers l'Hôpital. En effet, on était sans nouvelles, des élèves de CM2 scolarisés à l'École Jules Renard à Troyes, depuis 3 jours.

Les parents s'inquiétant de ne pas les voir revenir d'un voyage d'une journée, ont lancé des appels vers la gendarmerie mobile. Les recherches n'ont pas abouti.

 

Il semble que ce groupe, corresponde tout à fait à la description des familles concernées. Elles sont invitées à venir voir leur enfant à l'Hôpital public de Brienne Le Château. Un séjour d'une semaine sera nécessaire pour que chacun puisse reprendre des forces.

 

 


 

7h30 du matin, dans un vieil appartement du centre-ville de Troyes, quartier du Vauluisant, Monsieur Herbert Léonidas, Inspecteur, s'affairait dans sa cuisine, très énervé. Cet homme avait passé une bien mauvaise nuit, s'était réveillé à plusieurs reprises, en sueur, en proie à ses cauchemars habituels. Il se revoyait enfant, devant son école, à attendre interminablement que sa mère vienne le chercher ... personne ne venait et la nuit s'épaississait ... quand soudain ... un monstre l'arrachait à la rue, le promenait dans les airs et le déposait en haut de sa tanière, prêt à le dévorer. A chaque fois, il percevait plus de détails du monstre ... une espèce d'aigle. Pourtant, depuis plusieurs années, cela avait cessé. Pourquoi revenait-il maintenant? Aucune réponse ne lui arrivait. Après quoi, il se leva et observa le programmateur de chauffage remonté à 20°4 alors qu'il le baissait toujours à 18° pour la nuit! « Pas étonnant que je suffoquais », pensa-t-il.

Une sonnerie avait retenti vers 7h. Il attrapa le combiné et reconnut la voix de son chef André Meunier qui lui raconta l'histoire abracadabrantesque d'un groupe de personnes, retrouvé très tôt ce matin, à Brienne. « Mais bon sang! Je suis en congé! » avait-il répliqué. Monsieur Meunier s'en fichait et lui hurlait de se « grouiller » avant que les parents ne « rappliquent ». « Vous allez vous rendre sur le champ à cet hôpital, interroger le personnel, les élèves et les accompagnateurs. C'est urgent! Il y a eu séquestration ».

Herbert détestait le ton autoritaire avec lequel son patron formulait ses ordres. Il ne pouvait que se soumettre! C'était le pire chef qu'il avait connu, beaucoup plus jeune que lui, et avec ça, il ne montrait aucune reconnaissance ... un fils de nanti qui avait toujours obtenu tout ce qu'il désirait ... le contraire de son propre parcours.

Il ne réussit à se calmer qu'une fois assis. Il sirota son café au lait lentement, confectionna avec application un copieux sandwich dans lequel il superposa une couche de beurre, des rondelles de tomates, des morceaux de salade et pour finir des tranches fines de saucisson.

Il prit un malin plaisir à faire durer ce moment. Enfin, il descendit chercher sa voiture. L'ascenseur fonctionnait normalement et il trouva facilement sa Citroën Xsara, une antiquité, à son emplacement habituel.

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Présentation

  • : Le blog de francoisegrenierdroesch auteur fantastique
  • : Je mettrai mes essais littéraires, mes coups de coeur, des liens vers mon roman fantastique " LE PIANO MALÉFIQUE " car je me suis découvert une passion pour l'écriture alors que jusque là, je dessinais et gravais. Mais, je suis enseignante et donc, j'ai peu de temps à consacrer à ce blog, ne m'en voulez pas d'être parfois longtemps absente ! Du Cauchemar au rêve, il n'y a qu'un livre ! ( La Confrérie de l'imaginaire )
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  • D'abord, j'ai toujours dessiné,( mon père étant peintre d'aquarelles superbes sur le vieux Troyes et œuvrant pour les Bâtiments de France comme adjoint d'architecte, j'ai hérité de son don pour le dessin ).Des rêves/cauchemars traînent dans
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