BORIS de Philippe Pinel (Les éditions du net)
Une histoire qui mélange réalité cruelle et mythologie d’une manière osée. Les thèmes abordés reflètent le quotidien de personnes luttant contre la misère, très actuel et si injuste. Emploi précaire, logement minuscule et mal chauffé, espoir malgré tout de s’en sortir un jour. Notre Boris cumule les problèmes en étant à la fois au chômage et défiguré à cause d’une blessure de jeunesse. Pourtant il a fait des études qui auraient dû le mettre à l’abri. La malchance le poursuit. Ses parents l’ont mis à la rue et il peine à trouver sa place alors qu’il a du courage et qu’il met le peu d’argent qui lui reste en fin de mois de côté.
J’ai été sensible à ce tableau d’un gars en difficulté sociale et physique, très crédible. Va-t-il réussir ses rêves ?
Il y croit lorsqu’il tombe sur une offre d’emploi de gardien bricoleur. Son nom, Schneeghanns (qui voudrait dire oie blanche) ou son physique plaît à son futur employeur.
Le voilà à l’abri pour un moment dans une superbe propriété où il n’a pas grand-chose à faire à part de la présence, ce qui lui convient tout à fait. Il arpente les innombrables pièces et découvre une quantité d’oies ainsi que des personnages sortis de nulle part. Est-ce des hallucinations ou bien est-ce son imagination qui leur permettent de franchir l’espace-temps ? En particulier une femme ressemblant à une guerrière Hun, Léna apparaît et finit par prendre corps.
La tournure de l’histoire devient à la fin, paradoxale et intéressante.
J’ai vraiment aimé ce kaléidoscope déroutant dont l’issue peut surprendre…
J’admire l’architecture de ce roman, à la fois peinture sociale, voyage au pays des légendes et des rêves, vengeance froide à cause de chasseurs d’oies, puis délivrance finale.
Le ton employé, nerveux va droit au but. Il correspond à Boris et à ses différentes évolutions.
Cet auteur, Philippe Pinel, grâce à sa plume, ses idées m’a tenue en haleine du début à la fin.
Présentation éditeur :
« L’histoire se déroule en France, dans les années 80, en Lorraine, dans le pays de Bitche, sur le site (existant) d’un ring Huns.
Boris est un jeune homme défiguré et désargenté, qui après des études d’histoire essaye de survivre de petits jobs, dans un Strasbourg hivernal, gris et froid. Il est embauché comme gardien d’une propriété isolée, située près de Bitche en Moselle. On ne lui demande que d’être présent, de chauffer et d’entretenir la vaste demeure. Passé les premiers moments de joie d’avoir trouver un moyen de vivre, tranquille, loin du monde, il s’aperçoit de l’omniprésence d’oies dans la maison, en peinture, en sculpture et dans les noms des occupants précédents et de son propre patronyme. Il entame une partie de jeu de l’oie avec des figurines dont il rêve tout éveillé. Progressivement sa réalité glisse vers des époques plus ou moins anciennes, où une guerrière Hun, Léna, semble l’attendre. Le domaine est implanté sur un ancien site Hun, auquel s’attache une légende germanique expliquant le rôle de gardiennes dévolu aux oies et du rituel de sacrifice induisant l’arrêt ou l’avance du peuple Hun vers le couchant. Au printemps de la même année, on retrouve Boris et Léna, garde-chasse et domestique d’un industriel Allemand, qui organise une partie de chasse et une partie fine, pour des partenaires commerciaux, accompagnés d’escort-girls. La chasse à l’oie va se terminer en chasse à l’homme. »
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http://www.leseditionsdunet.com/roman/5123-boris-philippe-pinel-9782312053981.html
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