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12 juin 2019 3 12 /06 /juin /2019 19:01
Recueil de nouvelles "Les passeurs de l'ombre" Auteur : Laurence Chadouët Editions Assyelle Couverture créée par Loren Bes

Recueil de nouvelles "Les passeurs de l'ombre" Auteur : Laurence Chadouët Editions Assyelle Couverture créée par Loren Bes

Quel magnifique recueil tout en délicatesse à l’image de la couverture créée par Loren Bes, illustrateur très original (https://www.lorenbes.com/)

L’écriture de l’auteur à la fois sensible et puissante s’attarde sur des paysages fortement symboliques, des animaux habités d’une assurance peu commune comme s’ils connaissaient tout de nous autres humains. On ne peut pas leur mentir, ils sont l’innocence même malgré les souffrances qu’on leur inflige : des sortes de figures christiques qui seront notre salut. Pour cela il faut passer le mur du réel, ne pas avoir peur de franchir l’autre côté.

Nous sommes une seule entité et nous pouvons interagir. Les figures humaines sont un peu en perdition, surtout les adultes. Pour se racheter, nous devons abandonner nos habitudes, aller au-delà de l’animal ou de l’humain. C’est beau ! 

Malgré la tonalité générale plutôt sombre, quelques lueurs d’espoir peuvent surgir.  

Le guide : Il s’agit d’un chat qui montre le chemin. Description fouillée d’un quartier de Paris, le soir. L’homme, Monsieur Souriot n’est pas pressé de rentrer. Il est en errance volontaire et ce matou roux le fascine. Commence un voyage au pays des souvenirs où l’on ne sait plus s’il rêve ou s’il vit vraiment les scènes terribles. Texte aux multiples sens qu’il faut savourer.

L’agneau de Noël : Tout commence avec la soirée de Noël quand le narrateur s’occupe de sa mère, peu communicante. Le thème de la solitude, des projets de couple qui capotent à cause d’une différence de priorité. Lui voulait un enfant… Pas elle. Sa mère, figure centrale qui le ramène à sa médiocrité et qui le pousse à sortir, entrer dans une église, observer la crèche. Là aussi il s’agit d’éprouver ce qu’un animal sacrifié peut ressentir. Une simple visite et tout bascule. Très fort.

La cathédrale qui nous plonge au cœur d’un harcèlement au départ banal, mais qui se durcit et se transforme en vengeance. Très belle description des sentiments enfouis, du fusionnement avec dame nature et cet oiseau de nuit, un aigle, son éventuel sauveur. Les mots donnent le vertige.

L’arpenteur : l’histoire d’une femme encore amoureuse d’un homme qui l’a trompée, incapable de renouer pourtant avec ses vrais sentiments. Une araignée, son double (?) apparaît, scellant son destin. Difficile choix entre la vie et la mort.

La petite flamme J’ai beaucoup aimé cette histoire de taureau, solitaire, dégageant une immense humanité faite de résignation, de douceur malgré la bêtise d’un certain José, voulant prouver sa force, cherchant à humilier la bête… On est à la fois dans la tête de l’animal et dans celle d’un passant, Antoine qui communique avec l’âme innocente du pauvre taureau. S’entremêle une histoire d’amour entre Antoine et Lisa qui ne devraient pas se trouver ensemble, à cause de la loi instaurée par les caïds de la cité… Triste fin. Antoine et le taureau ne sont-ils qu’un seul et même être ?

Le rossignol Joli récit de cet oiseau chanteur qui apparaît dans le jardin de Monsieur Dzarovia. Il recueille son chant qui l’appelle. L’homme va le secourir, en le gardant dans une cage car le petit être semble mal en point. Chaque jour, il le soigne et aime à l’entendre. Une complicité va naître, mais il faut bien le libérer...

Les dieux Surprenante histoire. Difficile à résumer car construite à partir des émotions de petits animaux, des escargots. L’ensemble est un bel hymne à l’instinct de vie.  

Les animaux et les soldats Déroutant. L’enfant qui est au cœur du récit livre un combat contre son père (ou les adultes en général ?) qui cherche à s’immiscer dans son monde qu’il a organisé comme un rempart rejetant le mode de communication du père à base de questions. Pierre, l’enfant s’accommode de sa vie de parfait petit soldat, mais a besoin de s’évader… Il ne veut surtout pas que son espace imaginaire (intérieur) soit piétiné, désorganisé par quiconque car jouer avec ses soldats tient du rituel. Belle apologie du rêve indispensable à l’équilibre des jeunes et moins jeunes.

L’infirmier Nouvelle la plus fantastique dans la veine surréaliste. Comment une vieille femme peut devenir l’objet du fantasme de son fils, obsédé par le devoir accompli. Il doit s’en occuper le mieux possible alors que celle-ci qui était sa mère est devenue sénile, incapable de parler… le thème de la jalousie, de se sentir légitime par rapport à une personne au rôle antérieur de mère pose question à ce fils perclus de remords…  Un rat surgira du néant, détruisant le bel ordre des choses.

 

Conclusion : ce recueil questionne beaucoup notre humanité, les souffrances que nous nous infligeons au lieu d’aller de l’avant. D’impressions fugitives en traces indélébiles, nous avançons parmi les nouvelles de Laurence Chaudouët en voyageur des âmes à consoler. J’ai apprécié cette expérience proche de la poésie.

 

Quatrième de couverture :

L’animal est une figure centrale de l’univers des hommes : nous en sommes issus, et de plus en plus, nous réalisons que nous sommes des frères. Mais il n’en reste pas moins, au fond de nous, une part énigmatique de notre ego, celle où s’enfouit notre face sombre et, en même temps, le plus authentique de notre humanité.

Ce recueil veut explorer ce paradoxe, et il le fait sur le mode fantastique, un fantastique où la suggestion et le décalage ont la part belle.

Félins sacrifiés, taureau vengeur, araignée divinatrice, autant de versions de ces êtres si proches et pourtant inconnus que nous portons en nous-mêmes, comme la mémoire d’une innocence perdue.

Laurence Chaudouët écrit depuis le début de l’adolescence, des nouvelles, des romans, des poèmes, et quelques essais. Après des études de Lettres et de Philosophie, et quelques années de petits boulots, elle enseigne une quinzaine d’années en Lettres Modernes.
Elle publie ses premières poésies en 1987 dans la revue « Vivre en poésie » de Jean-Pierre Rosnay. Son récit « Les poupées de Victor » est remarqué en 2009 par Scribo. Son premier roman, « Le roman de Petra », paraît en 2010 (éd. Kirographaires). Suit en 2013 un recueil de nouvelles, « Le voisin » (éd. du Net).
On peut lire ses poésies dans plusieurs revues, « Voix d’encre », « Comme en poésie », « Décharge », « Cabaret », « Recours au poème », et dans le recueil « Le cœur étranger » (éd. Eldebé).

Blog : Le cœur étranger Blog de Laurence Chadouët

Lien de la ME : Assyelle éditions

http://assyelle.com/index.htm

 


 

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17 janvier 2019 4 17 /01 /janvier /2019 23:35
BORIS de Philippe Pinel 2017

BORIS de Philippe Pinel 2017

BORIS de Philippe Pinel (Les éditions du net)

Une histoire qui mélange réalité cruelle et mythologie d’une manière osée. Les thèmes abordés reflètent le quotidien de personnes luttant contre la misère, très actuel et si injuste. Emploi précaire, logement minuscule et mal chauffé, espoir malgré tout de s’en sortir un jour. Notre Boris cumule les problèmes en étant à la fois au chômage et défiguré à cause d’une blessure de jeunesse. Pourtant il a fait des études qui auraient dû le mettre à l’abri. La malchance le poursuit. Ses parents l’ont mis à la rue et il peine à trouver sa place alors qu’il a du courage et qu’il met le peu d’argent qui lui reste en fin de mois de côté.

J’ai été sensible à ce tableau d’un gars en difficulté sociale et physique, très crédible. Va-t-il réussir ses rêves ?  

Il y croit lorsqu’il tombe sur une offre d’emploi de gardien bricoleur. Son nom, Schneeghanns (qui voudrait dire oie blanche) ou son physique plaît à son futur employeur.

Le voilà à l’abri pour un moment dans une superbe propriété où il n’a pas grand-chose à faire à part de la présence, ce qui lui convient tout à fait. Il arpente les innombrables pièces et découvre une quantité d’oies ainsi que des personnages sortis de nulle part. Est-ce des hallucinations ou bien est-ce son imagination qui leur permettent de franchir l’espace-temps ? En particulier une femme ressemblant à une guerrière Hun, Léna apparaît et finit par prendre corps.

La tournure de l’histoire devient à la fin, paradoxale et intéressante.

J’ai vraiment aimé ce kaléidoscope déroutant dont l’issue peut surprendre… 

J’admire l’architecture de ce roman, à la fois peinture sociale, voyage au pays des légendes et des rêves, vengeance froide à cause de chasseurs d’oies, puis délivrance finale.

Le ton employé, nerveux va droit au but. Il correspond à Boris et à ses différentes évolutions.

Cet auteur, Philippe Pinel, grâce à sa plume, ses idées m’a tenue en haleine du début à la fin.   

Présentation éditeur :

« Lhistoire se déroule en France, dans les années 80, en Lorraine, dans le pays de Bitche, sur le site (existant) dun ring Huns.
Boris est un jeune homme défiguré et désargenté, qui après des études d
histoire essaye de survivre de petits jobs, dans un Strasbourg hivernal, gris et froid. Il est embauché comme gardien dune propriété isolée, située près de Bitche en Moselle. On ne lui demande que d’être présent, de chauffer et dentretenir la vaste demeure. Passé les premiers moments de joie davoir trouver un moyen de vivre, tranquille, loin du monde, il saperçoit de lomniprésence doies dans la maison, en peinture, en sculpture et dans les noms des occupants précédents et de son propre patronyme. Il entame une partie de jeu de loie avec des figurines dont il rêve tout éveillé. Progressivement sa réalité glisse vers des époques plus ou moins anciennes, où une guerrière Hun, Léna, semble lattendre. Le domaine est implanté sur un ancien site Hun, auquel sattache une légende germanique expliquant le rôle de gardiennes dévolu aux oies et du rituel de sacrifice induisant larrêt ou lavance du peuple Hun vers le couchant. Au printemps de la même année, on retrouve Boris et Léna, garde-chasse et domestique dun industriel Allemand, qui organise une partie de chasse et une partie fine, pour des partenaires commerciaux, accompagnés descort-girls. La chasse à loie va se terminer en chasse à lhomme. »
Lien d'achat : 
http://www.leseditionsdunet.com/roman/5123-boris-philippe-pinel-9782312053981.html

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  • : Le blog de francoisegrenierdroesch auteur fantastique
  • : Je mettrai mes essais littéraires, mes coups de coeur, des liens vers mon roman fantastique " LE PIANO MALÉFIQUE " car je me suis découvert une passion pour l'écriture alors que jusque là, je dessinais et gravais. Mais, je suis enseignante et donc, j'ai peu de temps à consacrer à ce blog, ne m'en voulez pas d'être parfois longtemps absente ! Du Cauchemar au rêve, il n'y a qu'un livre ! ( La Confrérie de l'imaginaire )
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  • D'abord, j'ai toujours dessiné,( mon père étant peintre d'aquarelles superbes sur le vieux Troyes et œuvrant pour les Bâtiments de France comme adjoint d'architecte, j'ai hérité de son don pour le dessin ).Des rêves/cauchemars traînent dans
  • D'abord, j'ai toujours dessiné,( mon père étant peintre d'aquarelles superbes sur le vieux Troyes et œuvrant pour les Bâtiments de France comme adjoint d'architecte, j'ai hérité de son don pour le dessin ).Des rêves/cauchemars traînent dans

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