Aux douze coups de minuit
Ce recueil de 12 textes donne vraiment la chair de poule !
Le premier « La cave » de 5 pages restera dans les mémoires. On assiste en direct à la dépravation d’un homme que l’on ne plaindra pas lorsque l’on aura appris (avec une répulsion grandissante) ce qu’il semble avoir fait à sa famille. Il faut le lire pour le croire et Emmanuel ne ménage pas sa plume qu’il trempe dans le vitriol à chaque instant... Il n’y a jamais de moments creux. La tension court tout du long de ses nouvelles.
« La chance des uns », un texte de 5 pages aussi, réserve une surprise de taille à la fin, alors que tout le début donne à penser que le personnage, enfermé on ne sait où, a abandonné l’idée de liberté préférant même sa condition à un hypothétique avenir meilleur. Très bonne construction savante qui m’a arraché quelques larmes : pauvre de lui ! Cet auteur est d’un sadisme !
« Les reflets brisés » est un pur délire promettant que les rumeurs ne sont pas à prendre à la légère. Les deux jeunes amies paieront cher leur pari de braver les interdictions d’entrer à l’intérieur de la verrue, sale bicoque ensorcelée... On s’attend bien sûr au pire et c’est peu de le dire ! Un vrai piège infernal !
« Le portrait » variante du tableau diabolique qui entraîne son auteur aux confins de la folie. Très éprouvante descente dans les enfers de l’amour aussi...
« Baby sisters » qui utilise le thème de la baby-sitter jusqu’à des développements inattendus, flirtant avec le fantastique dérangeant. La pellicule ensorcelée serait un bon titre aussi...Naylis n’avait qu’à bien se tenir aussi, quelle débauchée cette fille !
« De vieux souvenirs » nous conte les mésaventures d’un père, malade et de son fils peu bavard, plutôt asocial... Finalement la propriété que le père achète, insalubre, austère devait leur faire prendre un nouveau départ... C’était sans compter sur M. Delporte qui préféra les confronter à l’esprit maléfique de l’ancien propriétaire des lieux, photographe disparu sans laisser de traces... Enfin, presque ! Vous saurez pourquoi en lisant ces pages !
« Diplopie » montre Franck Rice visiblement très perturbé, au point de jouer deux personnages à lui tout seul. Belle démonstration d’une montée en puissance d’un dédoublement de personnalité ! Tout cela est-il bien réel ? L’auteur nous embrouille et s’en délecte...
« Impasse » ou l’art de tourner en rond et même de ne plus savoir si l’on est vivant ou mort. Terrible histoire en fait.
« Amnésie » d’une facture différente, moins cruelle pour la race humaine si détestable, plus ésotérique, je dirai.
Aléna passe par des changements inconfortables, voire monstrueux pour revenir à son état normal. Que de péripéties ! Ezequiel Derleth que l’on suit dans son boulot de surveiller les réincarnations d’une Lamia, sorte de personnification du mal, devra faire preuve de courage face à cette créature sortie des enfers et prête à répandre son venin partout. Le pire c’est qu’elle n’est pas seule à hanter les souterrains d’un petit village breton (ou ailleurs) et que ce genre de monstre s’empare des êtres qui touchent un de leurs artéfacts, une simple boule brillante par exemple ramassée par terre ! Notre chasseur peut continuer à les traquer pour notre plus grand plaisir... Je réclame la suite de ses aventures !
« NRBC » : climat post-apocalyptique comme j’aime. Le danger d’utiliser une tablette numérique... Pour aider sa fille à s’exprimer après le traumatisme du décès de sa mère, le père lui offre cette tablette mais c’est interdit ! On suit au travers du journal de Lynette les problèmes des rescapés... jusqu’à l’inévitable !
« Les larmes amères » ou l’obsession de faire du fric à n’importe quel prix est à son paroxysme. Cynisme du patron et d’une chef d’équipe bien décidée à accroître les rendements de leur entreprise : ces « larmes » récoltées d’une manière effroyable en faisant vivre des cauchemars ininterrompus aux enfants enlevés par leur soin permettent au plus riches d’échapper à un nouveau virus, créateur de déglingueurs... La vie des autres n’est rien : triste conclusion.
« Un jeu dangereux » : l’arroseur arrosé. Texte efficace avec une montée en puissance lors du fameux jeu. Là, je ne m’attendais pas du tout à ce retournement. Bravo !
J’encourage tout le monde à acheter et lire ces 12 petites histoires macabres qui toutes se terminent mal ou presque (ça dépend pour qui)!
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