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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 17:16

Ce texte très fort est bien sûr de Julio Cortazar, ou plutôt IL figure dans le recueil de textes regroupés dans ce merveilleux manuscrit sorti en 1980, chez Gallimard : Le tour du jour en quatre-vingts mondes

( Attention, les vers sont ainsi tronqués par l'auteur, je ne fais que  retaper exactement pareil que sur l'édition Gallimard, en espérant que je ne serai pas poursuivie ! )

Il fut le premier à m'accuser de

Sans preuves et peut-être à son corps défendant, mais il y avait ceux qui

On sait bien que dans un village perdu parmi

Le temps pèse immobile et que rarement

gens qui vivent de fils de la Vierge, de lentes

Ils ont peut-être du coeur mais quand ils parlent

De quoi pouvait-il m'accuser, nous avions seulement

Impossible que le simple dépit, après cette

( La pleine lune peut-être, la nuit où il m'emmena à

Mordre en amour ce n'est pas si étrange, surtout lorsqu'on a

j'avais gémi, c'est vrai, et à un moment j'ai pu

Après, nous n'avons pas parlé, lui il avait l'air fier de

Ils ont toujours l'air fier de nous faire gémir mais alors

Le souvenir change avec la haine qui suit la

car pendant ces nuits-là nous nous aimions plus fort que si

Sous la lune, dans les sables mêlés qui sentaient le

(Je l'ai mordu, c'est vrai, mais mordre en amour ce n'est pas si

Il ne m'en a jamais rien dit, attentif seulement à

Je parfumais mes seins aux herbes que ma mère

Et lui, la joie du tabac dans sa barbe et tout le

Jamais il n'a plu quand nous allions à la rivière mais parfois

Un mouchoir noir et blanc qu'il me passait lentement pendant que

Nous nous donnions des noms d'animaux tendres, d'arbres qui

Il n'y avait pas de fin à cet interminable commencement de

(Je l'ai mordu lorsque cloué en moi il me

Nos voix, à un moment, toujours se mélangeaient et

Cela aurait pu durer comme le ciel vert et dur au-dessus de mes

Pourquoi, puisque embrassés nous soutenions le monde contre

Jusqu'à ce qu'une nuit, je m'en souviens comme d'un clou dans

         la langue, je sentis

Oh ! la lune sur son visage, cette caresse morte sur une peau qui avant

Pourquoi oscillait-il, pourquoi son corps s'affaissa-t-il comme si

- Tu es malade ? Viens te mettre à l'abri, je vais te

Je le sentais trembler comme de peur, de brume, et quand il m'a regardée

Mais mains le tissaient de nouveau, cherchant le battement, le tambour

           chaud, et aussi

Jusqu'à l'aube, je fus l'ombre fidèle et j'attendis que de nouveau

Mais vint une autre lune, nous nous sommes rejoints et j'ai compris que

           désormais

Et lui, il tremblait de colère, il arracha ma blouse comme

Je l'ai aidé, je fus sa chienne, je léchai le fouet espérant que

J'imitai le cri et la plainte comme si sa chair, pour de vrai

(Je ne l'ai plus mordu, mais j'ai gémi et supplié pour lui donner un

Il put croire à nouveau, il se dressa avec le sourire du début lorsque

Mais en partant il trébucha, je le vis se retourner, ce rictus sur

Seule chez moi, j'attendis ,les bras autour de mes genoux jusqu'à ce que

Le premier à m'accuser ce fut

(Je l'ai mordu c'est vrai mais mordre en amour

Et maintenant je sais que le matin où l'on me

Le coeur lui manquera pour approcher la torche des

C'est un autre qui le fera pour lui et lui, de sa maison,

Les volets entrouverts qui donnent sur la place où

Je regarderai jusqu'au bout ces volets pendant que

Je le mordrai jusqu'à la fin, mordre en amour ce n'est pas si

Voilà ce texte finit ainsi et laisse l'imagination filer

Je ne sais pas si vous éprouvez le même malaise que moi à lire ces lignes, distillé par ces phrases en suspens.

Pour moi : du grand art  !

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commentaires

Z
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F
<br /> <br /> Fait et je ne regrette pas ! <br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> Bonjour ! Je suis l'administrateur d'un forum d'écriture fantastique. Nos membres principaux ont tous été publiés dans des fanzines. Nous recherchons des nouveaux membres pour partager nos récits,<br /> nos conseils, nos trucs et astuces et faisons aussi des ateliers et concours internes. Vous êtes le bienvenu si vous le désirez. Bien à vous.<br /> Zaroff.<br /> <br /> http://ecritoiredesombres.forumgratuit.fr/<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Merci pour votre invitation. J'ai en effet quelques nouvelles à proposer. Que faut-il faire ? J'ai visité votre forum mais je n'ai guère le temps. Je verrai aux prochaines vacances car je suis<br /> enseignante et donc j'aurai 15 jours bientôt. Cordialement.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Je mettrai mes essais littéraires, mes coups de coeur, des liens vers mon roman fantastique " LE PIANO MALÉFIQUE " car je me suis découvert une passion pour l'écriture alors que jusque là, je dessinais et gravais. Mais, je suis enseignante et donc, j'ai peu de temps à consacrer à ce blog, ne m'en voulez pas d'être parfois longtemps absente ! Du Cauchemar au rêve, il n'y a qu'un livre ! ( La Confrérie de l'imaginaire )
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  • D'abord, j'ai toujours dessiné,( mon père étant peintre d'aquarelles superbes sur le vieux Troyes et œuvrant pour les Bâtiments de France comme adjoint d'architecte, j'ai hérité de son don pour le dessin ).Des rêves/cauchemars traînent dans
  • D'abord, j'ai toujours dessiné,( mon père étant peintre d'aquarelles superbes sur le vieux Troyes et œuvrant pour les Bâtiments de France comme adjoint d'architecte, j'ai hérité de son don pour le dessin ).Des rêves/cauchemars traînent dans

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